Les fouilles archéologiques
Rappel des évènements 2015-2017
Une équipe de
plongeurs, chercheurs de trésors, a trouvé, fin 2015 et surtout en 2016[1],
un certain nombre de vestiges datant du XVIe siècle. Ces vestiges assez
spécifiques ont été soumis à des archéologues afin de mieux les authentifier.
En effet, ils paraissaient assez inhabituels puisque l’essentiel des épaves
trouvées dans ces parages datent en principe de la période fin XVIIe – XIXe
siècles. Les objets découverts sont plus anciens. John de Bry, archéologue
passionné par cette aventure qu’il suit depuis de nombreuses années et que nous
avons eu l’occasion de connaître dès le voyage en Floride de mai 2012, a été consulté. Grâce à un film tourné par les plongeurs, il
a pu confirmer qu’il s’agissait d’objets français du XVIe siècle, contemporains
de Jean Ribault.
Pourtant il
fallait effectuer des recherches notamment comparatives plus poussées. Ce sont
elles qui ont occasionné la venue de John de Bry en France en juillet 2016 pour
lequel notre association a pris un part active.
Durant son
séjour parisien il a pu rencontrer les spécialistes de l’armement du XVIe
siècle du Musée de l’Armée où se trouve la plus importante collection du monde
de canons français de ce siècle. Il a aussi rencontré Michel Lhour le Directeur
de l’archéologie sous-marine. Il a également pu consulter un certain nombre de
documents conservés dans les dépôts nationaux (BNF, Archives Nationales). Tous
les spécialistes qu’il a rencontrés ont été admiratifs devant l’importance de
la qualité des objets trouvés et tous ont confirmé ses premières impressions
sachant bien que seule une étude de chaque pièce pourra permettre de se
prononcer définitivement.
Le point à l’été
2016 et l’avenir
John de Bry
nous a confirmé que parmi les objets retrouvés il y avait des canons de bronze
et de fer et autres couleuvrines[2],
parfaitement authentifiés, de l’époque d’Henri II, c’est-à-dire susceptibles
d’avoir été emportés par Jean Ribault. Les plongeurs ont retrouvé également une
meule et d’autres gros objets comme des ancres qui correspondent bien à celles
utilisées en XVIe siècle. Il y a aussi un important vestige portant l’écusson
royal à trois fleurs de lys. Tous ces objets,
trouvés dans un périmètre assez réduit, montrent qu’ils proviennent
d’une seule épave qui restait à découvrir.
Ainsi nous
sommes à la veille d’un moment historique, retrouver l’un, voire les trois
bateaux de Jean Ribault coulés en 1565. Compte tenu de l’importance du matériel
archéologique déjà trouvé il peut s’agir
de la découverte du vaisseau amiral, La
Trinité.
En France les autorités sont impatientes de savoir
ce qu’il en est vraiment et cette découverte a fait avancer les processus de
mise en valeur des fouilles archéologiques. N’oublions pas que s’agissant d’une
expédition mandatée officiellement par le Roi de France, les bateaux
ressortissent toujours de la
souveraineté française. Les retrouver et les analyser ainsi que leur contenu
aura une grande importance pour la recherche scientifique et permettra de mieux
comprendre un des épisodes méconnus de l’histoire de France :
- pour la recherche scientifique et de l’histoire
maritime, notamment celle des navires de cette époque pour lesquels jusqu’alors
il n’y a pas de vestiges connus ;
- pour
l’histoire en général, cela permettra de mieux comprendre ce qu’étaient ces
expéditions transatlantiques du milieu du XVIème siècle et peut-être de mieux
appréhender les dernières heures des bateaux de la flotte de Jean Ribault.
Une avancée pour
le droit international des fouilles
Tel est ce que nous apprend le bulletin de la Mission pour la Science et la Technologie de l’Ambassade de France aux États-Unis qui, dans son bulletin du 17 février 2017 ( cf. https://www.france-science.org/Signature-d-une-declaration.html#null) nous dit que John Armor, directeur du bureau en charge des sanctuaires marins de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et Michel L’Hour, Conservateur Général du Patrimoine et Directeur du Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-marines du Ministère de la Culture (DRASSM) ont signé une déclaration conjointe le 18 janvier 2017 à Mount Vernon en Virginie. Cette déclaration formalise la solide coopération existante entre les équipes scientifiques françaises et américaines, établie à la faveur du riche patrimoine culturel subaquatique commun et de l’actualité importante issue des découvertes d’épaves engageant l’histoire conjointe de nos deux pays.
Cette convention trouve son fondement dans les épaves du Titanic et
dans celles de la flotte de Jean Ribault. Voici ce que dit le bulletin
« En mai dernier, au large de Cap Canaveral en Floride, Robert « Bobby »
Pritchett, un chasseur d’épaves, découvre des restes archéologiques dont trois
lourds canons de bronze sertis de fleur de lys, une ancre de grande taille et
des munitions. Il s’agit très probablement d’éléments de la flotte de navires du
capitaine Jean Ribault envoyée en 1565 par Charles IX. Le naufrage de cette
flotte et l’échec de la mission de Jean Ribault mettra fin au projet d’une
Floride française. Dès lors, la possible découverte des vestiges de cette
flotte représente un fait archéologique
majeur: l’intérêt scientifique et historique du site serait colossal tant pour
l’histoire européenne qu’américaine. Protégée par le droit international
affirmant la souveraineté imprescriptible des Etats sur les épaves de leurs
navires militaires, la France aura à donner son accord pour que soit menées des
missions d’exploration archéologiques sur les épaves de l’escadre de Jean
Ribault.
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